TCS NYC Marathon

8 Nov
Tout avait si bien commencé...

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On peut dire que ce marathon ne s’est pas du tout passé comme je l’imaginais.
Il a fallu que le jour de mon premier marathon, le jour où j’ai couru le marathon de NY, soit un jour sans.

Ça arrive et je le savais. Donc j’ai accepté. Mais pendant la course seulement ah ah !
Une fois cette épreuve terminée (oui je parle d’épreuve car ça en était vraiment une), je n’ai pas pu m’empêcher d’être déçue. Déçue de l’avoir vécu aussi mal, de ne pas avoir pu en profiter comme je le souhaitais, de ne pas avoir pu faire valoir toutes ces semaines d’entraînement. J’ai finie frustrée de la tournure qu’a pris cette course…
Demi victoire puisque j’avais 2 objectifs : aller jusqu’au bout et le vivre le mieux possible. La deuxième partie était la plus importante à mes yeux puisque j’étais sûre de remplir la première.

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L’organisation est top ! Le départ se fait tellement bien !
Arrivée au départ du ferry à 6h45, départ du ferry à 7h, navette a 7h30, arrivée au village de départ à 8h. Passage de la sécurité et hop on y est !

On a droit au repas d’avant course une fois arrivés dans le village de départ : donuts, bananes, bagels… J’ai opté pour les deux derniers car je sais que je les digère avant une course.
2 pauses pipi-de-la-peur, une attente assise sur le trottoir à papoter avec une jeune fille belge et il était déjà l’heure de rejoindre le corral de départ. Moi qui avait peur de m’ennuyer c’est passé super vite !

A peine le temps de me débarrasser de mes vieux vêtements me servant uniquement pour me réchauffer (fallait voir ma dégaine de l’espace mi-bonhomme-Michelin-mi-beauf) qu’on prenait déjà la direction du pont où le départ était donné. Et quel départ ! L’ambiance était folle ! La musique (I’m gonna make it anywhere
It’s up to you, New York, New York)
, le speaker, les coureurs, l’hélicoptère… C’est seulement en voyant les tapis au sol quelques mètres devant moi que j’ai compris qu’on était parti et que la course commençait.

J’ai vécu tout ça en mode automatique. En prenant chaque étape l’une après l’autre.
Et c’était parti ! On était lancé !
J’ai veillé à bien gérer mon allure dès le départ. À chercher le confort et l’aisance.

Le temps est magnifique! Grand ciel bleu, soleil, pas trop chaud ni trop froid. Parfait !
Une fois le pont passé on entre dans Brooklyn et à peine le pont dépassé que la foule est là et nous accueille à base de « welcome to Brooklyn », « Brooklyn ♥️ U »
Ok je peux définitivement enlever mes écouteurs et profiter de cette ambiance de malade !
J’adore la pancarte que dit « trouve-toi un beau cul et suis-le »

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Au km 13 j’aperçois mon amoureux ! L’ambiance est folle ! La musique est forte, les gens crient, dansent, chantent ! On se croirait dans une immense soirée en pleine journée et en extérieur c’est juste fou !!

Et puis très vite les premières douleurs arrivent. Mes chaussettes sont légèrement trop grandes et ça suffit à me donner des brûlures sous les orteils à force des frottements. On a même pas fait la moitié de la course que chaque pas devient déjà douloureux… Ça va bien se passer…

Je serre les dents et me concentre sur le reste. La foule, les pancartes… On avance et on prend un mile à la fois. Je me concentre sur le parcours et garde en tête chaque ravito et mile où je dois prendre un gel.
Je bois à chaque stand. Je marche et m’étire de temps en temps pour prévenir les crampes.

On passe le semi-marathon et je sens une légère douleur à l’extérieur de mon genou droit. J’y prête pas trop attention et je m’étire au ravito. Je souffre de plus en plus sous les pieds mais je me suis fait une raison ça risque pas de partir de si tôt…

On passe le pont pour arriver enfin sur Manhattan. Interminable ce pont !!! J’ai tellement les pieds qui brûlent que je marche parfois.
A la sortie du pont, au mile 16, je sais que mon amoureux m’attend. Je le cherche mais ne le trouve pas. Pas grave je m’y attendais car il y a énormément de monde c’est fou ! Je tape dans toutes les mains tendues pour me donner de l’énergie.

Mais à partir de là ça va devenir très difficile. J’ai mal aux hanches et à chaque fois que je m’arrête, la relance est tellement douloureuse au niveau du genou que j’ai une démarche de pinguin !
C’est douloureux de repartir à chaque fois donc je décide d’arrêter de m’arrêter et mon allure devient celle d’une tortue puisque j’ai mal partout…
Je me mets en mode automatique et j’attends juste que ça se termine.

Je compte les miles.
Central parc semble ne jamais arriver !
Je sais qu’à partir de central parc c’est la fin qui approche donc je l’attends avec impatience. Je continue courir en mode automatique.

J’encourage un coureur qui marche. Je lui tape sur l’épaule et lui dit « Let’s go Let’s go ».
Il me répond « I am so in pain. Are you in pain? » (« J’ai tellement mal. Tu souffres aussi? ») S’il savait que moi aussi j’étais en souffrance depuis le km 15 je me suis contentée de lui répondre oui moi aussi et de lui sourire en le voyant se remettre à courir.

A ce moment là je cours tellement lentement que je me fais la réflexion, qu’on est censé être en faux plat mais je ne le sens même pas. Depuis un bon bout je ne sens même plus les montées des ponts qu’on a passé sachant que les ponts me faisaient tellement peur là je n’en souffre pas du tout puisque je souffre déjà tout court.

On doit être vers le km 37 et j’en peux plus ça me semble interminable. Je prends chaque sourire et encouragements pour continuer à courir. Arrive enfin le mile 25 (km 40 environ) et là j’aperçois mon chéri de l’autre côté de la route.
Je cours vers lui et j’entends direct ses premiers mots « Tu l’as fait je suis trop fier de toi » et là, entendre ses mots alors que je serre tellement les dents depuis 13 km que ça me donne tellement de réconfort et de force pour la fin. Je lui vole un bisou et repars avec de nouvelles forces pour finir et aller ramener cette foutue médaille à la maison !

Et les deux derniers kilomètres sont encore longs ! Le dernier me semble en durer 3…
Au moment où j’aperçois l’arche d’arrivé, il est 4h58 à ma montre. Et parce que je veux enfin que tout ça se termine et profiter pleinement de ma médaille je donne un tout coup d’accélération pour être enfin délivrée de ces douleurs…
Et voilà, je passe l’arche, les tapis et me voilà finisher.
Et je ne ressens aucune fierté…

Pas de larmes, pas vraiment de joie. Juste un soulagement que tout ça soit fini…

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J’ai encore du mal à être fière de moi. Pour moi, il était hors de question de ne pas ramener cette médaille à la maison. Je savais que j’allais la finir cette course. C’était ancré dans ma tête, il n’y avait aucune autre issue possible mais je ne savais pas que j’allais la vivre comme ça…

Un marathon c’est une distance sacrée mais c’est aussi une sacrée distance. Je savais que j’allais en baver. Mais pas aussi tôt. Un marathon c’est pas anodin, le moindre truc peut prendre des proportions immenses.

C’est avec l’expérience qu’on apprend. Et j’en retire des leçons comme toujours.
Et cette médaille je l’aime ! Elle est tellement magnifique !!
Avec le recule je me sens toujours aussi chanceuse d’avoir pu courir ce marathon à l’ambiance si unique. Et le parcours est vraiment génial!

Je suis heureuse de voir que mon mental est toujours là au bout de 40 km c’est réconfortant de savoir qu’avec ma volonté je peux faire ce que je veux !

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2 Réponses to “TCS NYC Marathon”

  1. Rohnny 20 novembre 2019 à 7:49 #

    Coucou Audrey
    Un grand bravo à toi pour cette performance et pout ton mental.
    Merci pour le partage.
    Je te souhaite une belle journée.
    Rohnny

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