Tu l’attendais (comment ça non ? Merci de faire au moins semblant, ne serait-ce qu’un tout petit peu) et le voici, le voilà, le compte-rendu de mon premier semi-marathon. Et pas n’importe lequel. Celui de Bordeaux. Un semi de nuit et la toute première édition qui plus est !
Si t’as pas tout suivi (ne t’en fais pas, je t’en veux pas… enfin pas trop ; tâche de ne plus trop t’éloigner désormais haha), je te remets en place le contexte.
Inscrite en novembre sur liste d’attente. Début de la préparation en décembre. Une préparation pas comme je l’avais imaginé.
En janvier j’avais réussi à atteindre les 14 km en endurance. Puis une entorse qui m’a immobilisé tout le mois de février. En mars, la reprise. J’arrive à recourir les 14 km mais je souffre sur le dernier kilomètre. Début avril je souffre d’une contracture à la jambe. Arrêt de la course pendant 2 semaines. Reprise à une semaine du semi seulement avec 8 tous petits kilomètres. Puis arrive la dernière ligne droite (à lire ici) qui ne me rassure pas des masses. Et malgré tout ça, je suis bien décidée à me lancer et à le finir ce premier semi-marathon !! Et j’ai bien fait !
Départ vendredi soir de Toulouse direction Bordeaux où je suis accueillie chez ma sœur. J’adore cette ville découverte à l’occasion de nombreuses visites familiales.
Entre les retrouvailles et l’événement qui approche, l’excitation est à son comble !
J’ai la chance de bénéficier de 3 supporters de qualité en la personne de chéri-chéri, ma sœur et mon beau-frère. Première course avec autant de supporters qui ne se joue pas à domicile, c’est nouveau pour moi. Courir à minuit, c’est aussi nouveau pour moi. Ah oui, et aussi, courir 21 km ça aussi c‘est nouveau pour moi. Tu rends compte un peu de ce que cette course représente à mes yeux ?
Retrait du dossard samedi midi. J’ai eu la chance de croiser Gwen (la seule reconnaissable à ses lacets jaunes, véridique !). Papotage, encouragements et boostage de moral et il est temps de se dire à ce soir.
On visite les stands du village où je croise un visage toulousain familier sur un des stands et ça me file la patate ! J’ai déjà l’impression d’être témoin d’un grand moment alors que je suis juste en train de boire de l’eau à la bodega. Faut que je te parle du donut sur le comptoir qui me faisait de l’œil et que j’ai décidé d’ignorer. Il était tellement beau avec son chocolat luisant et ses petites pépites que j’imaginais croquantes à souhait. Mais nan ! J’ai été plus forte que moi (tu vois y a pas qu’en course à pied que je me dépasse). Je suis restée sage jusqu’à la course. J’ai pris mon apéro à l’eau (oui oui, quand je te dis que je suis restée sage tu peux me croire).
Moi à la place de la girafe et le donut en guise de tarte, tu visualises la scène?
19h30 arrivée sur place en famille donc. Et devine quoi ? Il pleut comme pas possible ! On finit réfugiés sous un abri de bus juste à côté des départs. Le stress monte. On profite du speaker, de la musique et on sent que l’ambiance est déjà top. On entend le départ des marathoniens à 20h. A 1h du départ, je fais tomber le survet’ et je quitte mes proches pour retrouver Vanessa. On essaie de se rassurer, de se mettre à l’abri de la pluie et finir par partir à la recherche de poncho pour braver la pluie.
Dégaine magnifaïke, excitation grandissante, pluie incessante. C’est ainsi que l’on se dirige dans le dernier sas pour retrouver Clément, mon co-runner durant cette course. Notre objectif est simple : parcourir ces 21 km ensemble et ne rien lâcher coûte que coûte !
21h30 le départ est donné ! C’est parti !!! A non pas encore. On attend notre tour dans une ambiance de folie avec de la musique et un speaker en délire et des coureurs conscients de vivre un truc de fou. Chaque sas qui nous précède prend son départ. Je suis trempée. J’ai le temps de me demander ce que je fais là. Par chance, la pluie cesse ! Je fais tomber le poncho avec plaisir (ben oui j’aurai eu l’air de quoi avec sur les photos pour mon premier 21k ?!).
Vient notre tour à 21h50. Finally, les fauves sont lâchés ! Y a du monde mais ça ne bouchonne pas. Je suis euphorique de me dire que je suis partie pour courir 21 km !
Je suis avec tous ces coureurs qui m’entourent. Il est 22h et on court. C’est juste fou !
Les 2 premiers kilomètres passent hyper vite. Je me sens bien. Tout va bien. Souffle nikel ! Jambes ok. On approche le pont Chaban-Delmas (ci-dessus). Ca monte un peu mais rien de méchant. Je prends le temps de ne pas me fatiguer. On longe les quais et d’ici la vue la place de la Bourse est juste sublime ! J’enregistre la photo dans ma tête.
Au bout de 4 km, certains marchent déjà… Je me demande alors pourquoi ils ont décidé de se lancer alors sur 21 km. Avec le recul je me dis que cette réflexion est très bête puisqu’une blessure peut survenir n’importe quand. Je crois que j’étais définitivement en mode warrior à ce moment-là !
Au km 5, petit ravito avant de grimper sur le Pont de Pierre un peu étroit. On doit doubler quelques personnes du coup. A la sortie du pont, le public est venu en nombre ! Tout est parfait !
En attendant le km 7, je commence à avoir la gorge sèche. Et je commence à guetter mes proches censés se trouver aux environs du 7ème km. A ce moment-là, on se fait doubler par pas mal de coureurs. Et c’est en voyant un débardeur rose où il y a écrit « gaz’L » que je reconnais Gwen ! Je crie « oh mais c’est Gwendoline ! » en accélérant pour lui taper sur l’épaule. Entre temps, elle m’a entendu et s’est retournée. Et la gourde que je suis n’a même pas pensé que ça la ferait ralentir un instant. Sorry Gwen (#pastaper), heureusement que t’as fait une sacrée performance au final ! Elle prend gentiment le temps de me demander comment ça se passe pour moi avant de filer à toute vitesse se frayer un chemin entre les coureurs. Je comprends alors qu’on se fait doubler à toute vitesse par les marathoniens. Certes. Et là, j’aperçois à droite dans le public chéri-chéri. Oui c’est bien lui je vois mon beau-frère ! Quel régale de les voir tous les 3 pousser des cris d’encouragements !!!! Mais ça passe trop vite, juste le temps de s’apercevoir. Vivement le prochain rdv… dans 10 km. Whaaaaat ?! 10 km et j’aurai toujours pas terminé ma course. Glups. Je réalise ce qui m’attend encore. Et j’arrive à tenir jusqu’au ravitaillement du 10ème kilomètre qui se faisait désirer. Là, on reprend des forces. En repartant, on sent un regain d’énergie. Je veille à courir à une allure à laquelle je me sens bien. Mentalement, je me dis que ça fait 3 semaines que je n’ai pas couru aussi longtemps et je m’apprête à défaillir d’un moment à l’autre. Allez, on a déjà fait la moitié.
On parcourt des rues assez étroites pendant 3 km. Et pourtant il y a du monde partout venus nous encourager ! Pas mal sont à leur fenêtre. Je n’ai aucune douleur, aucune fatigue et la respiration est bonne. Je suis trop bien à mon allure tranquille.
Au 13ème km on entre dans un jardin public. Là ça va se corser mais légèrement rassure-toi. Peu de lumière. C’est boueux. Je me fais doubler et éclabousser par la même occasion. Clément me devance légèrement, mais en bon co-runner qu’il est, il veille à ne pas trop me distancer. On finit par se rattraper. Et lui aussi commence à en avoir marre de ce parc. Un coup d’œil à ma montre, l’allure a légèrement diminuée. Alors en sortant du parc, je retrouve mon allure et mon bonheur du bitume. J’ai une pensée pour le Phoenix et sa boo Olivia qui doivent être loin devant. Et je me dis que je vais peut-être croiser une flèche blonde marathonienne.
Au km 14, je réalise que je n’ai jamais couru autant. Ca y est, à partir de maintenant c’est l’inconnu ! Et je m’attends à en chier d’un moment à l’autre. Et j’attends jusqu’au kilomètre 17. Arrêt au ravito du 15ème km tout de même. A partir de là, je me mets à chercher désespérément mes proches dans la foule. 18ème km, toujours personne. Mais purée, ils sont où ? Je commence à me dire que je les ai loupé. Je commence à maugréer à voix haute (en général c’est pas bon signe). Tant pis. Je décide d’arrêter de chercher et de me reconcentrer sur ma course.
Oh un ravito ! Ca grimpe à un moment. Mais je fais abstraction. Toujours aucune douleur et aucun mal à respirer.
Au 19ème kilomètre, j’aperçois la porte cailhau que je trouve magnifique (tu peux l’admirer juste au-dessus). Et là, juste avant j’aperçois ma sœur dans la foule qui brandit le parapluie. Oh purée quel bonheur de les voir et les entendre ! Un moment magique ! Je suis bien, gonflée à bloc et il nous reste 2 tous petits kilomètres à parcourir. Chéri-chéri me glissera plus tard dans l’oreillette qu’à ce moment il s’attendait à me voir fatiguée, pestant et au bout du rouleau, mais que non il m’a vu pleine d’énergie et souriante, le rassurant pour la fin du parcours.
C’est le moment d’accélérer non ? Un petit peu, dans le domaine du raisonnable. Alors on double. On slalome. J’aperçois Vanessa. On la rattrape et on sait à ce moment-là qu’on finira ce semi tous ensembles. Bon, la fatigue arrive enfin avec l’accélération. Clément me tire jusqu’au bout. L’arrivée est tellement proche. Je vois l’arche mais purée de patate (copyright Gwendoline, la même citée plus haut) qu’elle me semble loin ! On foule le tapis bleu. Ah enfin on arrive ! Mais purée c’est encore loin ! Allez encore un effort à fond les ballons et ça y est on est ! On arrive au bout de ce semi, les mains levées, en signe de victoire ! De la fierté, de l’émotion, du bonheur d’avoir été au bout. D’avoir vécu aussi bien tous ces kilomètres.
Voilà comment j’ai vécu la plus belle course de ma vie (jusqu’ici puisque je suis débutante j’en suis bien consciente).
2h26 et 13 seconde à ma montre quand je passe la ligne d’arrivée.
Bon, elle m’indique aussi 21.34 km (WTF ?!)
Soit une allure moyenne de 6’51/km et une vitesse moyenne de 8.8 km/h.
Voilà, je peux le dire. J’ai couru un semi-marathon.
Et c’était génial ! On recommence quand ?
Pour le détail de ma course, voici mon allure km par km :
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