Départ pour Aigues-Mortes samedi matin à 10h15. Arrivée prévue pour 13h. Départ donné à 15h. On est large !
Arrivée sur les lieux, j’ai rdv avec Coco and coco-coach-chéri au retrait des dossards. Je reconnais tout de suite coco-coach-chéri. Je récupère mon dossard plutôt rapidement grâce à la bonne organisation des bénévoles.
Préparation dossard, opération toilettes, équipement post-course, nous voilà prêts tous les 3 à affronter ces 12.34 km. A force de bavardages, il est déjà grand temps de s’échauffer. Même pas 2 km, en trio, et je fini les tibias douloureux. Là, j’avoue que mon moral en prend un coup. Moi qui espérais m’amuser un maximum sur ma première « course nature », je me dis que ça ne va pas être une partie de plaisir finalement. Coco essaie de me raisonner. Je décide de partir en queue de peloton et « à mon allure ». On patiente à 2, essayant de ne pas se faire marcher dessus lorsque tout le monde doit reculer.
Le top départ est donné, c’est le moment de se souhaiter une bonne course. Musique dans les oreilles, et c’est parti. Pas trop vite.
On fait un tour du stade dans les rues avoisinantes (pas folichon). Je suis très très vite rattrapée par coco-coach-chéri. J’essaie de le garder en ligne de mire.
Un dernier coucou au chéri-chéri avant de se diriger droit vers l’entrée des fameux remparts de la ville que l’on ne fait que traverser.
A la sortie des remparts, la vue est magnifique ! J’enregistre cette photo dans ma tête avant d’entamer la partie « nature ».
Les tibias sont douloureux. Je n’en tiens pas compte. Je me concentre sur la musique et ne perd pas coco-coach-chéri de vue.
Je croise un monsieur qui a fait demi-tour et qui marche son dossard à la main. Je me demande ce qu’il s’est passé pour qu’il en arrive là alors que ça ne fait même pas 3 km que nous courons.
Et non, il ne fait pas chaud. Et non je n’ai pas mal. Tiens, un ravito, tu tombes à pic toi! Viens par ici petite bouteille. 2 gorginettes, pas le temps de m’arrêter hop hop hop je ne marcherai pas !
Sur le chemin, je me fais rattraper par trois 4×4 qui me frôlent et m’obligent à être très vigilante. J’ai chaud, j’ai mal et je risque ma vie (marseillaise moi?! Je suis dans le sud après tout donc j’ai le droit)
Plus ça va et plus je vis ma course telle une limace se frayant un bout de chemin sur une départementale (elle aussi risque sa vie et n’avance pourtant pas très vite). Certains commencent à marcher. Et on n’a même pas encore parcouru 5 km! Et puis elle me gêne cette bouteille dans les mains. Je n’ai bu que quelques gorgées. Grrrr j’aurai du m’en débarrasser. Mais je ne vais pas le faire maintenant c’est trop tard… Y a des gens derrière moi et je n’ai pas envie de me prendre une réflexion (c’est con comme réflexion ça d’ailleurs).
Non je ne marcherais pas. Quitte à ralentir encore. Je suis au-dessus des 7’/km. Autant vous dire que je ne fais pas la fière. Et pourtant j’encourage ceux qui marchent. Je récolte pleins de sourires. Qu’ils soient sincère ou pas, je m’en moque, j’adore ces moments de course ! J’ai l’impression d’être moins nulle en encourageant les autres. Quitte à participer à cette course, autant que ça serve à quelque chose…
Km 1 : 6’56/km
Km 2 : 6’47/km
Km 3 : 6’57/km
Km 4 : 7’11/km
Km 5 : 7’27/km
Km 6 : 7’17/km
Quand je te dis que je ne fais pas la fière…
Je suis toujours entourée des mêmes personnes. A un moment, je talonne une dame. D’un coup, alors que je me concentre sur ma foulée pour avoir le moins mal possible, elle s’adresse à moi en disant « ah la voilà la fameuse ligne droite ». La fameuse ligne droite ?! Mais de quoi elle parle ?! Je lève la tête et là on se croirait en plein far west. Effectivement un chemin tout droit, long, en plein cagnard. On entame le 6ème kilomètre. Et étrangement je ne l’appréhende pas plus que ça. Alors que je l’entends râler un peu, je remets ma musique et me concentre pour ne faire qu’une bouchée de ce chemin. Il fait chaud, d’habitue je râle car j’ai l’impression d’étouffer et de ne pas avancer. Je m’asperge d’eau (autant qu’elle serve cette bouteille).
Plus de Coco-coach-chéri en vue.
Photo non contractuelle
Et soudain je ne sais pas ce qui se passe, certains crieront au miracle, d’autres penserons que j’ai certainement trop abusé de soucoupes acidulées étant plus jeune mais je ne me sens plus pisser comme on dit (excusez mon vocabulaire mais c’est exactement ce que j’ai ressenti et je n’ai pas trouvé d’autres mots pour l’exprimer). Ma douleur au tibia a disparu ! Je double tout le monde. J’ai l’impression d’être en mode automatique. Mes jambes roulent toutes seules. A ce moment-là je commence enfin à prendre plaisir à courir sur cette course !
Km 7 : 7’03 / km
Km 8 : 6’31 / km
Juste après le deuxième ravito, on entame le parcours en pleine nature. Dans les champs quoi… Au début je me sens bien.
Je double un couple dont l’homme dit « hey dis donc on triche là! T’as pris un raccourci? »
Mais plus ça va, et plus ce chemin qui me change de mon goudron adoré me fatigue.
Et comme le bitume est mon dada, en pleine nature, j’en chie… je commence à sentir mes mollets. Mon souffle se fait un peu plus court. Mais je ne lâche pas. Je ralentie malgré moi mais je tiens bon. Je me dis que j’ai peut-être été un peu trop vite. Mes appuis ne sont pas toujours francs mais j’essaie d’assurer tant bien que mal. Puis purée que y a du vent !
Coco-coach-chéri a bel et bien disparu malgré mon accélération précédente. Je pense à coco qui doit être en train de galoper.
D’un coup je me mouche et je me rends compte que je saigne du nez. Manquait plus que ça pour parfaire ma course tiens ! M’en fou, c’est pas ça qui va m’arrêter ! Et puis si tu ne le sais pas encore, je cours toujours avec un mouchoir donc no soucis. Et puis y a pire sur une course. Comme cette douleur au tibia qui m’a foutu la paix donc je continue avec une volonté de fer.
Km 9 :7’03/km
Km 10 : 7’15/km
Km 11 : 7’00/km
Petite à petit, on retrouve un sol plus dur. Et je le sens tout de suite. Je suis largement plus à l’aise ! Oh joie ! J’ai envie de l’embrasser cette route ! J’arrive enfin à accélérer sans problème.
Et à partir de là, il reste 1,5 km mais je ne cesse d’accélérer. Mes jambes répondent bien, ma respiration est excellente. Je me sens revivre !
J’aperçois chéri-chéri près du stade qui m’encourage et parcourt quelques mètres avec moi le temps de joindre le stade. J’adore ça me booste encore plus ! Virage à gauche et entrée sur le stade en délire !!! J’accélère encore et encore. D’habitude je vis très mal le tour de stade final sur une course mais là je suis bien. Je double un monsieur haha (oui ça me fait rire moi, la tortue qui double un monsieur au bout de 12 km déjà parcouru a l’impression de prendre une mini revanche sur son début de course). Je ne suis que joie, bonheur et endorphines.
Km 12 : 6’24 / km
400 derniers mètres : 2’17/km
WTF ?!
Je passe sous l’arche en 1h26 et 10’’ à ma montre.
Je rends ma puce aux bénévoles qui me félicitent tous. J’ai le sourire jusqu’aux oreilles.
Je retrouve chéri-chéri puis la cocoFamily au ravito. Chocolat, barres céréales et autres pâtes de fruits nous régalent. Je récupère mon tee-shirt. Les bénévoles sont adorables ! A peine le temps d’un débriefe sur le vent, la chaleur, les gens, la ligne droite, les soins etc; qu’il est temps de reprendre la voiture pour rentrer à Toulouse.
Je m’en souviendrais de cette course à coup sûr !
Merci à Coco et à coco-coach-chéri pour leur conseils et leur présence. Et surtout à chéri-chéri pour m’avoir accompagnée, soutenue et encouragée comme il l’a fait !