Samedi matin, réveillage à 7h, petit-dej’ 3h avant la course, et hop j’enfile ma tenue soigneusement préparée la veille. 8h45, chéri-chéri et moi-même décollons de la maison, direction Balma à côté de Toulouse (seulement 10 petites minutes de voiture).
Le stress commence à se manifester gentiment. Arrivée au stade (où a lieu l’arrivée), j’échange quelques messages avec Franck pour savoir où il est. Hum… Mais qui est-ce donc que ce Franck ? Franck, c’est mon grand gourou, virtuel jusqu’à présent. Membre de la runno-blogo-sphère (il court mais pas que…), il est très actif sur les réseaux sociaux et habite pas très loin de Toulouse. Vous vous demandez sûrement pourquoi je le qualifie de « grand gourou ». J’y viens. Il est à la tête de la #TeamDeglingo sur Twitter et Instagram. Kézako ? C’est juste un ensemble de Twittos (ndlr : twittos désigne une personne qui utilise le réseau social Twitter – j’explique pour ma maman qui me lit mais ne connaît pas grand-chose à Twitter… Coucou maman !) qui essaie de se motiver mutuellement pour faire du sport via les réseaux justement. C’est donc mon gourou qui m’a proposé de participer à cette course. Objectifs : faire péter nos records personnels et voir qui se cache derrière un pseudo.
Au moment où je me dirige vers la salle polyvalente, où je dois récupérer mon T-shirt, je m’aperçois que j’ai oublié ma puce pour le chrono. Avouez que pour une course chronométrée, c’est assez embêtant. Du coup, comme j’ai un chéri-chéri adorable (et qu’il n’a pas trop le choix), ni une ni deux, il me laisse sur place en emportant mon sac de sport pour rentrer à la maison récupérer la cause de cet événement grandement stressant !!! Je me retrouve donc seule avec mon dossard et aucune moyen de joindre personne. Ok, il est 9h15, je récupère mon T-shirt, je croise une copine virtuelle d’Instagram (une autre rencontre IRL – IRL= In Real Life, je le précise, on sait jamais ;)) et je file à l’entrée du stade faire le pied de grue pour récupérer ma puce. 9h45 (je passe le détail des longues minutes passées à scruter la rue et le temps qui passe), chéri-chéri me donne ma puce et je peux enfin me diriger vers le départ. Je ne sais pas où c’est d’ailleurs mais comme souvent, y a qu’à suivre les coureurs !
Je trottine jusqu’au sas de départ; histoire de dire que j’ai trottiné quoi. Et je me place dans la foule de coureurs. Là, je t’avoue qu’à ce moment précis, je me sens seule. J’essaie de repérer le gourou dans cette foule mais sans succès. Et puis je sens qu’on me tape dans le dos. Caroline de mon club de running prend le départ également de ces 10 km. C’est une flèche cette fille ! Elle est sous les 50 min donc on parle d’un autre niveau là ! Elle m’impressionne beaucoup moi avec mon petit sub 1h dans le viseur. Petit stress d’avant course et PAN ! C’est parti ! On se souhaite bonne chance et je la laisse filer.
Je me cale à 5’50 sur (conseil de chéri-chéri). Oui, parce qu’on a essayé d’établir une stratégie de course. « Tu pars à 5’50/km et si tu tiens pas au bout de 5 km tu ralentis et tu te mets aux alentours de 6’00 comme ça, ça te laisse une petite marge ». Soit. Tentons-le. Faut bien si je veux faire moins d’une heure. Je suis lancée sur la ligne droite parmi plein de coureurs. Je me fais doubler mais pour une fois je ne me sens pas nulle avec mon allure. J’ai le sourire, je me sens bien et je suis contente d’être là. L’avantage (et le seul je dirais) des lignes droites c’est que je peux admirer le flux de coureurs de toutes les couleurs (leurs T-shirts hein…) et là je réalise qu’on est quand même nombreux sur cette course ! (Près de 1000 personnes). A peine quelques minutes après le départ, on me tape (encore ?! Je commence à me demander si on ne m’aurait pas mis un mot qui dit « frappez-moi » ?) dans le dos. Cette fois, c’est grand gourou, la classe internationale avec ses lunettes de soleil, qui me fait un grand sourire et qui me donne rdv à l’arrivée. Et zouh il disparaît dans la foule de coureurs devant moi.
Premier km, tout va bien. Deuxième je commence à avoir chaud. On croise les coureurs dans l’autre sens, ce qui veut dire qu’eux ont déjà fait demi-tour. Ils passent de l’autre côté d’une bande qui délimite le sens de la course. J’aperçois le gourou, archi concentré sur sa course. Au bout du 2ème km environ, le demi-tour est raide. On fait demi-tour sur la même route. Non mais je sais pas si t’imagines bien… Pas de demi-tour dans un gentil virage ni dans un rond-point. Un demi-tour sec autour d’un plot en gros. Boudu…J’essaie de le prendre un peu large mais pas trop et je relance la machine comme je peux.
Je commence à avoir un peu chaud alors qu’il commence à pleuvioter doucement. Et je m’accroche pour tenir l’allure. Pas facile facile. Je passe à 6’00/km entre le km 2 et 3 et encore jusqu’à 6’15 en moyenne pour arriver à la moitié du parcours. Mais avant le 5ème j’aperçois chéri-chéri sous son petit parapluie qui m’encourage et me dit de surtout ne pas lâcher ! Pourtant, j’ai chaud, la gorge très sèche et je toussote un peu. Je commence à guetter ce put*** de ravito qui tarde à venir. En réalité, je l’attends presque depuis le km 4 et il arrive quelques centaines de mètres après le 5ème. Alléluia ! Je m’arrête boire. Je check ma montre 30min 14 s pour le 5ème km. Je suis dans les temps mais je dois pas relâcher voir accélérer même ! Ahem… Ouai ouai je peux le faire allez !
Pendant que je recroise les autres coureurs dans l’autre sens, à la vue de leur grimace, je me dis qu’on est tarés en fait. Cette distance est vraiment faite pour qu’on se fasse mal. Qu’on se pousse à bout. C’est plutôt agréable de croiser les coureurs dans l’autre sens car je vois qu’on est tous dans la même galère !
Je sais pas pourquoi j’ai l’impression que cette course est pleine de faux-plats. J’ai les jambes qui commencent à piquer. Le souffle est plutôt bon comparé à ce que j’imaginais. Et je commence à me dire que j’ai vraiment du mal à courir avec des manchons. Je finis toujours par ressentir à un moment ou un autre l’impression d’avoir les jambes coupées. Et du coup, malgré la volonté, le corps ne veut pas accélérer. La vitesse dégringole même progressivement. Là, non seulement je dis au revoir à mon objectif mais je me dis qu’en plus je risque de faire mon pire chrono sur 10 km…
Et puis on passe le 7ème km. Cette fois, on fait demi-tour à un rond-point. Je me fais doubler par des femmes. De tout âge. Faut pas déconner, je suis pas plus nulle qu’une autre, faut que je me bouge ! J’arrive à rebooster ma vitesse… sur 1 km. Je dépasse un jeune homme qui s’arrête à de nombreuses reprises et qui se fait enguirlander comme c’est pas permis par un homme qui l’accompagne. Je suis assez attristée en voyant les spectateurs assez ahuris assister à ce spectacle. Je veux bien qu’on encourage quelqu’un à aller jusqu’au bout et à ne pas baisser les bras. Mais il y a des manières de le faire… Je les double et prie pour que le jeune homme ne se prenne pas une réflexion de plus… (ben oui tu rends compte il se fait doubler par une femme… on sait jamais chez certain c’est mal vu… Bref.)
Je cours en essayant de ne pas trop faire attention à ma montre.
Au bout de 8 km j’en peux plus. J’ai mal aux jambes. Il reste 2 km. Je lutte pour continuer. Je pense à ceux qui m’attendent à l’arrivée.
Au 9ème km, un petit ravito youpi je bois ½ verre d’eau en m’arrêtant à peine. Et là, je me dis qu’il ne reste plus qu’un kilomètre. Donc, ma cocotte, il te reste presque rien. Donc tu accélères, un point c’est tout ! J’arrive à revenir aux alentours de 6’00/km. On passe le sas de départ je sais donc que l’arrivée est tout proche ! Y a plein de supporters et je regarde à tout hasard si je reconnais des visages. J’accélère encore. J’aperçois chéri-chéri qui m’encourage malgré le chrono. J’arrive sur la piste du stade. Il est 1h02 à ma montre.
Là je me dis « ok GO pour le 1h03 mais dépêche-toi bordel ! »
J’accélère encore ! Dernier virage avant la dernière petite ligne droite. A l’approche de l’arrivée j’aperçois mon gourou qui film mon arrivée. La classe ! Je lui fais coucou et fonce pour passer l’arche d’arrivée à toute vitesse (ce qui veut dire chez moi environ 12 km/h).
J’arrête ma montre et suis rejointe par mon gourou. Et là surprise : 1h02’53 à ma montre. Youpi ! Oui je suis quand même contente finalement parce que même si j’ai pas fait moins d’une heure j’ai tout de même battu mon record de 2 min et il me reste 3 petites minutes à grappiller pour arriver à mon objectif.
Et vu le peu de prépa que j’ai fait (pas de fractionnés ni de travail de vitesse depuis 5 bonnes semaines, entorse en février et contracture en mars/avril) je reste optimiste !
A l’arrivée, je rends ma puce et on me remet une boîte en carton. Assez intriguée, je découvre qu’elle contient des gâteaux diététiques, du lait chocolatée auto-chauffant et une compote.
Quoi ? Comment ça il manque la compote dans la boite? Je ne vois pas de quoi tu veux dire…
On discute le temps d’être rejoints par chéri-chéri. On s’était donné rdv non pas dans 10 ans mais au ravitaillement. Manque de bol je ne l’ai jamais trouvé. Je suppose que ces box jouent le rôle de ravito final. On immortalise la rencontre :
Oups, je me rends compte que je ne sais pas faire de compte-rendu bref, vous m’en voyez désolée (qui ça? Ok, je sors…)
Comme d’habitude je suis particulièrement moche sur les photos, donc je te ferais grâce de ma tête de loutre déconfite. Mais en cadeau, puisque je suis sympa, voici la vidéo de mon arrivée en exclusivité sur w@spTV :
Oui oui… La fille qui fait le salut de miss France sur une piste d’athlé c’est moi… Et oui, je suis aussi pour la paix dans le monde.
Une triste nouvelle est venue ternir cette journée avec le décès d’un membre de mon club à seulement 30 ans… Je pense fort à sa famille et ses amis. La vie est toujours là pour te rappeler qu’elle ne tient qu’à un fil.
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