Premier objectif de l’année sur cette deuxième course de 2016.
Elle s’inscrit à la base dans le cadre de la préparation des 10 km avec le but de faire mieux que mon temps sur 5 km réalisé en novembre 2014 (29 min 29 sec).
Mais comme tu es un fidèle de ce blog génialissime (oui je suis encore sur mon nuage d’après-course, laisse-moi rêver), tu sais que ce record a été battu 2 semaines auparavant sur une course plaisir (29 min et 04 sec).
Parlons peu (non, en fait, tu le sais je te bassine toujours avec mes comptes rendus alors cale toi bien au fond de ton siège – oui c’est un ordre. La preuve, j’expose tout juste le contexte et je n’ai même pas encore commencé à te raconter ma course mouahahah), parlons bien… Parlons stratégie. Oui car c’est l’avantage d’être suivi par quelqu’un qui sait de quoi il parle.
Deux choix s’offrent à moi pour la semaine d’entrainement qui précède cette course : soit je m’entraine pour tout déchirer sur ce 5 km, soit je m’entraine en pensant au 10 km. Coach me laisse le choix mais nous sommes du même avis : mon record personnel est déjà tombé sur 5 km 2 semaines avant alors on mise tout sur le 10 km maintenant.
Et d’après lui, avec le travail déjà fourni, je peux tout de même encore tout déchirer sur ce 5 km. Sa consigne de course en début de semaine : suivre le meneur d’allure 30 min pendant 2.5 km puis accélérer sur la dernière partie.
Coach me fixe donc un nouvel objectif. Finir ces 5 km en moins de 29 min.
C’était sans compter ma séance d’entrainement du mercredi soir. Elle s’est tellement bien passée que coach change de stratégie quelques jours avant la course. Ce sera un départ à 5’45/km puis accélération à mi-parcours jusqu’à la fin. Glurps. Mais comme c’est un coach génial, il dit clairement les choses :
Je vais clairement en chier mais j’en suis capable.
Bon petite ombre au tableau : la sortie running en groupe du vendredi. Initialement non prévue dans le plan d’entrainement (et pourtant proposée par coach lui-même, c’est bien comme excuse ca non ?) et courue a une allure trop soutenue pour une semaine de compétition , l’avis de coach est clair : cette course, ça passe ou ça casse…
Non ce n’est pas du tout stressant…
Mais coach y croit quand même.
Les multiples messages que je reçois la veille me motivent aussi comme jamais (un énorme MERCI à vous tous d’ailleurs) !
Ces 5 km, je vais les tuer ! Je suis déterminée à tout donner !
Après tout, ce ne sont « que » 5 km. Au pire je sers les dents, je mets un pied devant l’autre aussi vite que possible. Et plus vite je cours, plus vite j’arrive au bout de ces 5 km non ?! (ouai, bon, c’est bien beau la théorie mais si c’était aussi facile, ça se saurait !)
C’est la principale caractéristique des distances courtes : courte mais intense (no comment)
C’est donc en mode winneuse que j’arrive 30 min avant le départ.
Le parcours se situe principalement sur l’ile Notre-Dame avec un pont à traverser à l’aller et au retour en foulant la piste du circuit F1 Gilles-Villeneuve.
Après un tout petit échauffement en solo, je prends le départ en début deuxième sas. L’ambiance est bonne, la météo est parfaite et je suis prête à en découdre.
Je veille donc à ne pas partir trop vite et j’essaie de me caler a 5’45/km comme prévu. Mais très vite je sens que des douleurs apparaissent dans les tibias. La respiration est beaucoup moins facile qu’il y a 2 semaines. J’essaie de ne pas perdre le moral. Je sers les dents et j’essaie tant bien que mal de garder l’allure. Chose que je fais parfaitement bien puisque je boucle le premier kilomètre a 5’45/km et pas une seconde de plus !
Je me concentre sur ma respiration. Je me fais pas mal doubler mais je tiens bon. J’essaie d’oublier les tibias. Même si parfois je manque de me rétamer car les jambes sont douloureuses à lever. Je commence à douter. Est-ce que je ne vais pas finir par exploser ? Du coup, l’allure du 2eme kilomètre chute à 5’52/km.
Et puis je me raisonne. Je suis venue pour chercher un record. Je suis venue pour me battre. Je le savais. On compte sur moi. Je veux montrer de quoi je suis capable. Je veux rendre fier mon coach. Bref, je veux l’exploser ce 5 km !
5 km c’est court. Alors je sers les dents et j’accélère. J’ai fait la moitié de la course. Coach m’avait dit d’accélérer si possible alors c’est parti ! Je mets toute ma concentration sur ma respiration. Je m’accroche aux autres coureurs. Je repère quelques femmes autour de moi. Je ne les lâche pas.
Je cours le 3eme et 4eme kilomètre a 5’41/km chacun. J’ai toujours été rigoureuse à l’école, mais je suis étonnée de voir à quel point je peux être régulière !
Je regarde le chrono pour la première fois depuis le départ et il m‘affiche 18 min et 35 sec. Et ça me donne envie d’accélérer pour arriver le plus vite possible.
Il me reste un kilomètre avant la fin et c’est à ce moment-là que je repère mon coach qui me rejoint sur la course. J’avoue que savoir que je vais finir ce dernier kilomètre avec lui me soulage. Je sais que grâce à ses encouragements je ne lâcherai pas.
Il me tire, me booste et j’accélère encore. La respiration commence à devenir difficile mais la phrase magique « allez plus que 600 mètres et on l’aura bien mérité notre semaine de récupération » me rappelle de ne rien lâcher. Dans 600 mètres, c’est fini. Donc il ne me reste que 600 mètre pour tout lâcher et battre ce foutu chrono !
Ok on rigole plus et on enclenche le turbo.
Quelques centaines de mètres avant l’arche d’arrivée, coach lâche un « Allez, après le virage c’est l’arrivée, vas-y go go go goooooo ». Ca me booste mais je me rends compte que ça booste aussi les femmes qui nous entourent (c’est bien le coaching perso mais que quand c’est pour moi ok?!). J’avoue que là, je passe en mode guerrière. Ces encouragements étaient pour moi alors je vais les mériter. On joue des coudes avec les autres femmes. Surtout une qui ne veut pas se laisser dépasser. Je suis a 2 doigts de lâcher (souffle et jambes qui ne répondent plus trop et je ne vous cache pas l’envie de vomir – signe que je donne tout… sur une course uniquement hein…) mais y a rien à faire, je veux la doubler. Alors je double.
Un coup d’œil au chrono d’arrivée a quelques mètres de l’arche. Tout ce que je vois c’est le 28 min. Je pense à mon record à ce moment-là et je franchie la ligne d’arrivée aussi vite que possible (12.2 km/h).
J’essaie de récupérer ma respiration laissée sur la fin du parcours et je jette un œil à ma montre qui m’affiche 28’19. Oh Mon Dieu !!!!
Une allure moyenne de 5’40/km (soit 10.6 km/h)
Je suis tellement heureuse que j’ai du mal à retenir mes larmes.
Ce record, je l’ai voulu et je l’ai eu. Vous aviez raison, j’en étais capable.
Sur mon nuage, je retrouve les copains Aurore et coach (qui s’apprêtent à courir 21 km), Baptiste et Elo (qui boucle son premier – et surement dernier – 5 km en 35 min et 06 sec SANS entrainement, vous pouvez l’applaudir svp! #fieredelle)
Encore une sacrée course. Encore de bons moments partagés avec mes amis, à encourager les coureurs, à se dépasser, à rigoler…
Je suis arrivée 583 sur 2642 coureurs !!!
Je suis dans le premier quart au classement général et j’avoue que j’ai toujours du mal a réaliser moi qui suis habituée aux fins de classement !
J’ai juste envie de dire un gros gros merci a mon coach !
J’en viens à me demander si ce problème de tibia ne serait pas psychologique et tout simplement lié au stress du « ça passe ou ça casse »… bref à suivre…
Retrouve le compte-rendu de coach sur son blog et celui d’Aurore ici