Si vous me suivez sur les réseaux sociaux, vous le savez, je suis tombée malade a une semaine de l’échéance… A ce moment la, je me suis dit, je suis LAAAAAARGE, en 1 ou 2 jours ça va passer…
Mais ça aurait été trop facile donc mon état s’est empiré au bout de 2 jours.
Je vous ai fait un récapitulatif de ma semaine :
Préparation 10 km semaine 8
Lundi – Survie au boulot…
Des frissons et des courbatures de plus en plus fortes. Arrivée chez moi, la température pointe le bout de son nez. L’heure est grave, je dois annuler la soirée vin et fromage.
A ce moment, je pensais cet événement être le plus grave (laissez-moi rire d’un rire sadique mouahahahah)
Mardi – Agonie chez le médecin
Nan mais faut que je vous raconte ma première fois chez le médecin au Québec, vraiment !!!!
Ici, on ne peut pas prendre un simple rendez-vous chez le médecin et râler car on attend plus d’une heure en salle d’attente. Non, on va dans une clinique « sans rendez-vous ». Et il y a deux types de clinique sans rendez-vous : celle ou il faut appeler pour prévenir de notre venue et recevoir un horaire de passage (ça revient donc a appeler une clinique « sans rendez-vous » pour avoir un rendez-vous, on est d’accord) et celle ou tu viens vraiment sans rendez-vous comme tu te pointes aux urgences et tu attends ton tour.
Évidemment je suis allée dans le type numéro 2. Je me crois chanceuse au début puisque la dite clinique se trouve juste de l’autre coté de la rue. Heureuse que je suis, je traverse le passage piéton qui nous sépare a 8h (heure d’ouverture) et me retrouve a faire « la file » (la queue pour nous autres français) a 8h05 (oui j’ai du monter des étages et c’est pas si facile que ça avec la fièvre…).
La « gentille » secrétaire me donne le numéro 32 en me disant « ce sera pas bien long il y a 2 médecins aujourd’hui »… Hum ok.
Sachez que si un québécois vous dit « ce sera pas long » ben vous savez que vous avez le temps d’aller faire un footing…
A l’ouverture y a donc déjà 31 personnes avant moi.
Je pose mes fesses en salle d’attente. Je vois des personnes appelées passer dans une salle et en ressortir rapidement. La, je me dis chouette ça va vite. Pis je les vois reposer leur fesses en salle d’attente… Hum c’est quoi cette histoire ?
A 9h30 je commence a avoir froid et les frissons reviennent.
Je décide de profiter du service offert a tous les patients moyennant 3.99 dollars et je rentre attendre mon tour chez moi pendant qu’un répondeur téléphonique me prévient tous les 5 patients qui passent. Ils te disent de revenir a la clinique quand il reste 5 patients avant toi pour être sur de ne pas perdre ton tour. Vers 11h, je reçois un appel car le numéro 24 est en train de passer. Depuis une heure, environ 5 patients passent en 30 min.
Je suis dans mon lit, dans le mal mais 15 minute plus tard je fais mon retour a la clinique.
J’ai un gilet pour luter contre la clim de la salle d’attente puis un doliprane pour affronter l’attente qu’il me reste encore.
Numéro 24 toujours. Soit.
J’attends. Et j’ai froid.
Et j’attends.Et j’ai très froid.
Et j’attends.
Et je commence a trembler.
Une heure que j’attends on en est au numéro 25… Les médecins semblent être partis manger.
Le bout de mes doigts commencent a s’engourdir.
J’attends toujours.
Numéro 26…
Je suis enfin appelée ! Alleluia ! J’entre dans la même petite salle d’examen que tout le monde. Et en fait, la, l’infirmière me prend ma température, ma tension et me pose des questions. En sortant, j’ai gagné un petit pot pour faire pipi et le droit de retourner voir la secrétaire pour le payer…
Un petit tour au pipi room et hop je retourne poser mon derrière en salle d’attente. Oui, j’attends (encore) en salle d’attente pour voir le médecin, mon petit pot tout jaune fièrement a mes côtés…
J’attends donc encore. Une heure.
Je tremble de tous mes membres. Les gens me regardent bizarrement. Je dois faire peur. J’envie la petite dame a côté avec son trench et son foulard (je suis à 2 doigts de la raquetter… Vous pensiez que j’étais une fille sage hein…)
Je demande a la secrétaire s’ils n’ont pas une couverture a me prêter mais nan ils n’ont pas ca ici (inutile de vous faire part de noms d’oiseaux qui me passent par la tête devant cette belle mascarade)…
Je me rassois. J’attends encore.
Je ne sens plus aucun de mes doigts.
Un m’en donné, j’en peux plus. Je sors de cette chambre froide et je m’assoie dans le couloir juste a la sortie. Une chance, les murs sont vitrés et je peux voir les numéros des patients défiler. Je suis la seule assise par terre a l’agonie et les gens qui me regardent ont vraiment l’air de se demander pourquoi je suis la. Il fait quand même moins froid ici puisqu’il n’y a pas de grille d’aération.
Quand s’affiche le numéro 31 a l’écran, je retourne en chambre froide attendre mon tour. Il est 13h30…
Je suis sauvée par le gong a 14h quand enfin on appelle mon nom. Je vous épargne le nombre de fois ou je me suis dit intérieurement (pour ne pas paraitre encore plus bizarre) « put*************** mais j’en peux plus je vais mourir sur cette chaise dans cette salle d’attente et personne s’en soucie ».
Je rentre dans salle et l’infirmière prend mon petit pot et me fait m’assoir pour attendre le médecin.
Et j’attends….
Je m’allonge car je suis vraiment a l’agonie.
Et il daigne venir au bout de 15 min.
Je vous passerai le détail du docteur mamour (faut bien un lot de consolation non?!)
Au bout de peut-être 10 min, je ressors après 6 heures d’attente et sans diagnostique tranché…
Avec un traitement de 7 jours d’antibiotiques (au lieu de 5) car « on ne sait jamais si les reins sont touchés par l’infection ». Rassurant…
Je retourne mourir dans mon lit.
Mercredi – Mon lit
40 de fièvre, courbatures et frissons. Bref. Agonie.
La décision tombe : il n’y aura pas de 10 km a Ottawa…………. (et je pourrais continuer encore longtemps comme ca………. la preuve)
Jeudi – Mon lit
40 de fièvre, douleurs, tristesse et frissons. Agonie encore.
Vendredi – Mon lit
La fièvre est tombée et je n’ai plus trop mal. Je me sens pousser des ailes.
Le soir, je m’imagine partir a Ottawa le lendemain pour encourager les copains.
Je suis toute sage, vous le savez (je vous l’ai déjà dit donc c’est de source sûre vous pouvez me croire), donc je me couche a 22h pour être en forme le lendemain matin. C’était sans compter sur le marchand de sable qui m’a oublié sur sa première tournée… Je m’endors vers 2h pour me réveiller vers 5h (l’a pas été très généreux sur le sable le marchand…).
Ma grande forme n’est toujours pas au rdv donc la décision est prise, je reste au lit tout le week-end pour me refaire une santé.
Je vous avoue avoir été très triste mais surtout en colère d’avoir du déclarer forfait si près du but.
Ce 10 km, c’était mon objectif de l’année. Mais aussi celui que je convoitais depuis 2 ans. Celui de courir 10 en moins d’une heure. Celui que j’avais essayé d’atteindre il y a un an ou j’avais fini en 1h02…
Mais grâce a vous, cette merveilleuse communauté et a mon coach adoré (qui, lui, a tout déchiré a Ottawa en 35 min !), j’ai relativisé et fini par me dire que des 10 km j’en ferai d’autres. Je suis jeune, mon RP, j’ai toute la vie pour le pourchasser (pour rester polie)
Et j’en suis même venue a me dire que j’allais pouvoir encore plus m’entrainer et progresser afin de l’exploser davantage ce foutu RP !!!
Aujourd’hui, après 5 jours d’antibiotiques, je vais mieux. Le repos m’a fait le plus grand bien.
Je suis prête a attaquer la semaine et reprendre le sport.
Et j’ai retenu la leçon, la prochaine fois je me pointe a 7h a la clinique et je ne me plaindrais plus jamais d’attendre « un peu » chez le médecin en France !
Le prochain rendez-vous sera sur les sentiers pour un 10 km et 300 m D+ dans 15 jours…
Si vous connaissez mon aisance dans les grimpettes, vous savez que j’y vais en mode tranquille…